Comment aider votre ado à miser sur du contenu de qualité en ligne?
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Si vous avez assoupli les règles sur le temps d’écran de votre ado depuis le début de la crise sanitaire, rassurez-vous: c’est tout à fait normal. Mais saviez-vous qu’une utilisation équilibrée des écrans n’est pas qu’une question de temps passé en ligne? La qualité du contenu est aussi à considérer.
L’enquête NETendances 2020 intitulée La famille numérique est venue confirmer ce que l’on savait déjà: le temps passé devant les écrans a bondi chez les jeunes Québécois depuis le début de la pandémie. Les données révèlent en effet que 81 % des répondants de 13 à 17 ans ont passé plus de temps sur Internet et que 41 % ont consacré en moyenne plus de 15 heures par semaine à leurs activités en ligne.
Mais que font-ils exactement? Toujours selon l’enquête, 92 % des 13 à 17 ans ont au moins une page de profil personnel sur un réseau social ou une adresse courriel. Puis, parmi les activités de divertissement les plus populaires, on retrouve le visionnement de vidéos (84 %), suivi par les jeux en ligne (70 %), les messages textes et les réseaux sociaux (chacun 64 %) ainsi que le visionnement de films ou de séries en continu (streaming) (63 %).
Et votre ado, quels jeux, applications, réseaux sociaux et sites Web l’intéressent? Où passe-t-il le plus clair de son temps? Consomme-t-il davantage du contenu de qualité ou des « calories vides numériques »?
Du contenu de qualité, quessé ça?
Il faut savoir que les activités en ligne ne sont pas toutes égales en termes de qualité. Il existe des contenus:
- de haute qualité, c’est-à-dire des contenus éducatifs, rassembleurs ou interactifs (par exemple les tutoriels vidéo, les films écoutés en famille ou avec des amis, les groupes d’étude, les applications dédiées à la création de contenu original);
- de qualité moyenne, c’est-à-dire des contenus qui nous isolent ou qu’on consomme de façon passive (par exemple les jeux vidéo qui se jouent seul, les vidéos écoutées en streaming, le fil d’actualité d’Instagram);
- de type « calories vides numériques », comme lorsqu’on fait défiler sans cesse le fil d’actualité sur Facebook, qu’on regarde l’épisode de trop sur Netflix ou qu’on multiplie les visionnements de vidéos de chats sur YouTube.
Comme pour l’alimentation, l’idée est de viser une consommation saine des écrans le plus souvent possible… en n’oubliant pas de se faire plaisir à l’occasion avec des calories vides.
L’accompagnement: une assurance qualité
« Pour sensibiliser votre ado à l’importance de prioriser du contenu de qualité lorsqu’il passe du temps sur Internet, il faut d’abord commencer par s’intéresser à ses activités en ligne en ayant une discussion ouverte sur le sujet », explique d’emblée Marie-Josée Michaud, une intervenante spécialisée en dépendance chez les ados à l’organisme Le Grand Chemin qui est devenue conférencière, consultante et formatrice. « Souvent, le parent sait que son enfant passe beaucoup de temps sur TikTok ou sur YouTube, par exemple, mais il ne sait pas ce qu’il regarde exactement. Le problème, c’est qu’on trouve de tout sur ces plateformes: autant des chorégraphies de danse que des vidéos de suicide », précise-t-elle.
Par conséquent, ne le questionnez pas seulement sur ses applications ou sur ses réseaux sociaux préférés, mais aussi sur ce qu’il en fait et pourquoi il s’y intéresse: que visionne-t-il sur YouTube? Quel youtubeur ou influenceur aime-t-il suivre et pour quelles raisons? À quels comptes est-il abonné sur Instagram et sur TikTok, et pourquoi? Même chose pour les jeux vidéo: qu’est-ce qui fait qu’il préfère ce jeu à un autre? Puis, demandez à votre enfant qu’il vous explique comment fonctionne son appli, son jeu vidéo ou son réseau social préféré.
Que ressent votre ado lorsqu’il est en ligne?
Quand on parle de qualité de contenu, il faut aussi prendre en considération que ce qui peut être bon pour une personne ne l’est pas nécessairement pour une autre. Marie-Josée Michaud précise à ce propos l’importance de valider avec votre ado comment il se sent quand il utilise telle application, qu’il fréquente tel site Web ou qu’il défile sur tel réseau social. Y trouve-t-il une source d’inspiration (qui génère des sentiments positifs) ou de comparaison (qui provoque des émotions négatives)? « Pour chaque jeune, c’est différent. S’intéresser à ses activités en ligne permet de l’encourager à opter pour du contenu qui le fait sentir bien », insiste-t-elle.
Pourquoi être un parent techno-curieux?
Comme parent, il faut également se renseigner sur la « mécanique générale » d’Internet et des écrans, que ce soit sur les effets et les risques de l’hyperconnectivité ou sur l’attrait des écrans par exemple. « Quand il est question de technologies, le fossé entre les parents et les enfants est parfois très grand. Certains parents se sentent complètement dépassés ou y démontrent peu ou pas d’intérêt. Pourtant, c’est important de faire un effort pour mieux les comprendre, connaître leurs aspects positifs et négatifs, leurs pièges et savoir pourquoi on leur consacre autant de temps en tant que société », précise Marie-Josée Michaud.
Finalement, gardez en tête que la consommation numérique de votre jeune (et la vôtre!) n’a pas besoin d’être parfaite en tout temps. L’objectif est de privilégier le plus souvent possible du contenu de qualité qui est constructif, positif, rassembleur et, surtout, qui nous fait sentir bien.