Écrans et ados: 5 stratégies pour un encadrement bienveillant

Conseils aux parents
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Écrans et ados: 5 stratégies pour un encadrement bienveillant

Quand on parle d’utilisation des écrans, avez-vous parfois l’impression que votre rôle de parent se résume à négocier lorsque vient le temps de débrancher votre jeune? Si oui, le moment est peut-être venu de revoir vos stratégies d’encadrement.

Être parent à l’ère du numérique est loin d’être évident. On se questionne sur notre rôle concernant l’utilisation des écrans par notre jeune. On se demande quand et comment intervenir… On connaît déjà l’importance de donner l’exemple, d’établir des règles, d’en parler et d’être à l’écoute. L’auteure de Flirtez-vous avec la cyberdépendance?, Manon R. Guérin, va plus loin en nous proposant quelques pistes de réflexion et d’action supplémentaires.

1. S’intéresser à sa vie numérique. Comme parent, vous vous intéressez sûrement déjà à la vie hors ligne de votre enfant. Mais celle en ligne demeure tout aussi importante! Sur quels sites passe-t-il son temps? Que recherche-t-il en ligne? A‑t-il un compte sur un réseau social? Sauriez-vous répondre à ces questions? « Profitez du gain de temps en confinement pour vous intéresser par exemple aux jeux vidéo de votre ado et jouer avec lui. Demandez-lui ce qu’il aime dans le jeu ? Vous ouvrirez ainsi un canal de communication tout en partageant un bon moment avec votre jeune », propose Manon R. Guérin.

2. Savoir distinguer les différents contenus. « Il est tout à fait normal que votre ado passe plus de temps devant ses écrans depuis le début du confinement, notamment pour étudier et pour garder le contact avec ses amis », fait remarquer l’auteure. Mais, en ce qui concerne le divertissement en ligne, la qualité des contenus varie beaucoup et il importe d’instaurer des règles d’utilisation en fonction de celle-ci. Tentez de limiter davantage le contenu consommé de façon solitaire et passive, comme les jeux vidéo en solo et les fils d’actualité des réseaux sociaux, ainsi que les « calories vides numériques », telles que le visionnement en rafale (binge watching) de téléréalités sur Netflix ou la multiplication de vidéos de chats sur YouTube.

3. S’assurer qu’il ou elle comprend bien les enjeux liés à la sécurité en ligne. Rappelez à votre enfant que la vie privée n’existe pas sur Internet; il est donc important d’avoir un comportement adéquat en ligne et de ne pas tout partager (tant ses informations personnelles et ses photos que ses humeurs). Parlez-lui aussi de sextage et de cyberintimidation. « Pour engager la conversation, vous pouvez utiliser un exemple tiré de l’actualité, en lui rappelant que, peu importe la situation, vous serez là pour lui, y compris pour l’accompagner dans la recherche de solutions », suggère Manon R. Guérin. Une autre bonne façon d’aborder ces sujets avec votre ado est de lui demander comment il réagirait dans différentes situations. Par exemple :

  • « Une photo envoyée à une amie par texto, crois-tu que cela reste privé? »
  • « Comment réagirais-tu en lisant un message haineux sur un forum de discussion ou au sujet d’une photo publiée en ligne? »
  • « Si un ami te fait des confidences au sujet de la cyberintimidation, l’aideras-tu et, si oui, comment? »

4. L’encourager à développer d’autres passions. Puisque les jeunes disent souvent qu’ils utilisent les écrans pour se désennuyer, pourquoi ne pas les amener à découvrir de nouvelles passions, qu’elles soient sportives ou culturelles? « Vous pouvez non seulement les encourager, mais aussi y contribuer en jouant avec eux à des jeux de société, en leur lançant des défis sportifs en famille ou en laissant traîner dans les pièces communes de la maison des tapis de yoga, des casse-têtes et du matériel artistique », renchérit Manon R. Guérin, en ajoutant que le parent peut servir d’exemple positif s’il cultive lui-même plusieurs passions tout en restant ouvert à en découvrir de nouvelles.

5. Le mettre au cœur des discussions. Vous créerez un contexte favorable à la discussion sur les écrans avec votre jeune en le faisant participer activement à l’établissement de règles d’utilisation et à la recherche de solutions pour régler les différents problèmes en lien avec Internet et les écrans. Vous n’y arrivez pas? « Essayez les conversations côte à côte, qui sont moins “confrontantes” que les yeux dans les yeux, et par écrit, dans un carnet de correspondance ou par courriel, conseille l’auteure. Vous pourrez prendre le temps de bien peser vos mots et de noter au passage quelques mots d’encouragement pour votre enfant, comme “Tu fais preuve de discipline, bravo!” ou “Tu as de quoi être fier de toi. Tu fais des efforts pour varier tes passe-temps.” Parce qu’on n’est jamais trop vieux pour recevoir des compliments! »

Finalement, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide au besoin. « Lorsque vous vous sentez dépassé par la situation, demander de l’aide est une preuve de courage et non de faiblesse », conclut Manon R. Guérin.

PAR

Équipe PAUSE

En collaboration avec Manon R. Guérin, diplômée en communications (journalisme) de l’UQAM. Auteure de plusieurs livres, elle a exploré le monde fascinant des écrans dans Flirtez-vous avec la cyberdépendance?, qu’elle a publié en 2019 aux éditions Fides.