La lumière bleue des écrans: comment se protéger?

Écrans et santé
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La lumière bleue des écrans: comment se protéger?

Selon Statistique Canada, les jeunes de 12 à 17 ans disent passer en moyenne 4 heures par jour sur leurs divers appareils. Or, les écrans émettent une lumière bleue qui n’est pas sans effets sur eux…

La lumière bleue est une partie du spectre de la lumière visible qui peut être perçue par l’œil et dont la principale source est le soleil. Ses bienfaits sur l’humain sont nombreux: elle régule entre autres nos cycles d’éveil et de sommeil, en plus d’améliorer nos capacités de concentration, d’attention et de mémorisation ainsi que notre humeur.

Ce qui inquiète les spécialistes, c’est que les sources artificielles de lumière bleue se multiplient dans la maison avec les éclairages fluorescents, fluocompacts et à DEL, en plus des téléphones intelligents, tablettes, télévisions à écran plat et ordinateurs, dont l’utilisation est en hausse constante. Et on ne connaît pas encore tous les effets et les risques de ces sources artificielles sur notre santé oculaire et physique.

Les effets néfastes de la lumière bleue

Quiconque a fixé un appareil plusieurs heures par jour sans prendre de pause a déjà expérimenté ses effets négatifs sur les yeux, comme une fatigue visuelle, une sécheresse oculaire, une vision trouble et des yeux qui chauffent ou qui picotent. Toutefois, ces désagréments ne sont pas nécessairement causés par la lumière bleue. Ils peuvent notamment être dus à l’éclairage ambiant, à la distance ou à la durée d’observation et au fait que l’on cligne moins souvent des yeux lorsqu’on regarde un écran.

Ce qui a par contre été démontré jusqu’à présent concernant la lumière bleue, c’est qu’elle nuit à la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Regarder un écran en soirée rend donc plus difficiles l’endormissement et le réveil le lendemain matin, un problème qui peut devenir d’autant plus important pour beaucoup d’adolescents, dont le rythme circadien est décalé (et qui tendent déjà à se coucher et à se lever plus tard).

Certains spécialistes vont plus loin en avançant que la lumière bleue émise par les écrans pourrait entraîner le développement de certaines maladies de l’œil, telles que les cataractes, les lésions de la rétine et du cristallin ainsi que la dégénérescence maculaire. Celle-ci pourrait également accélérer le processus de vieillissement de la peau et causer une hyperpigmentation chez les personnes à la peau foncée. D’autres études doivent cependant être menées pour prouver hors de tout doute ces affirmations.

Conseils pour réduire son exposition à la lumière bleue

Il y a plusieurs actions toutes simples que votre ado et vous pouvez réaliser afin de limiter les effets néfastes de la lumière bleue émise par les écrans.

  • Respecter la distance et le temps d’utilisation quotidien recommandés pour chaque appareil:
    • Télévision: entre 3 et 4 mètres, pour une durée maximale de 4 heures
    • Ordinateur: 70 cm, pour une durée maximale de 3 à 4 heures
    • Tablette: 40 cm, pour une durée de 1 heure
    • Téléphone: 20 cm, pour une durée de 20 minutes
    • Casque de réalité virtuelle: 5 cm, pour une durée de 5 minutes
  • Prendre une pause toutes les heures (toutes les 30 minutes idéalement) en fermant ou en mettant de côté son appareil.
  • Régler la luminosité de ses appareils numériques afin de reproduire le cycle solaire naturel (grâce à un logiciel comme f.lux).
  • En soirée, utiliser la fonction «night shift» ou «filtre de lumière bleue» de son téléphone intelligent (surtout s’il a un écran OLED), de sa tablette et de son ordinateur.
  • Éviter de regarder un écran dans la noirceur.
  • Fermer tous les écrans une heure avant d’aller au lit.

Finalement, même si les experts ne s’entendent pas encore sur l’ensemble des effets négatifs de la lumière bleue émise par les écrans, ce n’est pas une raison pour ne pas passer à l’action! Encouragez dès maintenant votre ado à adopter des habitudes numériques que l’on sait aussi bonnes pour les yeux que pour le sommeil.

Sources : Association des optométristes du Québec, American Academy of ophthalmology, Association canadienne des optométristes

PAR

Amélie Cournoyer

Amélie est une journaliste indépendante depuis 2009. Elle signe entre autres des textes dans Coup de pouce, Naître et grandir, Alloprof Parents et Unpointcinq.ca. Sa collaboration avec PAUSE lui a ouvert les yeux: elle passe beaucoup (trop) de temps devant les écrans.